« J’enroule mes bras autour de son petit corps et appuie mon menton sur son épaule pendant qu’elle déballe mes vieilles affaires au fur et à mesure. À chaque fois qu’elle sort un objet, elle demande une explication. Plusieurs minutes passent ainsi, à se remémorer les souvenirs de mon enfance, quand tout à coup, mon regard se pose sur une photo qui git au milieu de tout ce foutoir.
Sans même m’en rendre compte, je tends une main et la saisis. Mon cœur se serre en contemplant les visages figés mais souriants sur cette image : Gage, Alex… et Lily. »
« — Qu’est-ce qui tombe à l’eau ? demande une voix dans mon dos.
Dylan. Bordel de merde !
Ma respiration se coupe alors que je fusille Alex du regard. Pourquoi ne m’a-t-il rien dit ? Bien sûr, il n’en a rien à faire et offre un sourire Colgate à son pote qui vient se poster à ma droite. Mon cœur s’emballe, mais je m’efforce de conserver une façade impassible.
— Rien qui te regarde, rétorqué-je en attrapant à nouveau ma boisson.
J’avale une gorgée, tout en espérant qu’il se contente de passer son chemin.
Merde, alors ! Il ne devrait pas s’occuper de sa fille ?
— Allez, Lily, je suis curieux, insiste Dylan avec ce ton légèrement amusé qui me donne envie de lui jeter ma bouteille à la figure.
Je serre les dents, prête à l’ignorer, mais son bras frôle le mien lorsqu’il s’appuie contre la table. Une chaleur familière, troublante, me traverse et ça me déstabilise bien plus que je ne voudrais l’admettre. »
« C’est pas vrai, je suis en train de rêver… ou plutôt de cauchemarder…
Mais quand je rouvre mes paupières, Dylan est bien là, penché au-dessus de moi. Il me regarde avec les lèvres pincées, dissimulant mal son foutage de gueule. Un rire me parvient, et je tourne mon visage en direction de la petite Willow qui est pliée en deux, près de Jessie. Même ma chienne à l’air de s’amuser de ma maladresse.
— Pas un mot, Dylan, grogné-je en me redressant, l’eau dégoulinant de mes vêtements.
— Je n’ai rien dit, se dédouane-t-il avec une innocence feinte.
Il tend la main vers moi, et je reste immobile une seconde, hésitant à accepter son aide.
— Je peux me débrouiller, bougonné-je en rejetant son geste.
— Évidemment, rétorque-t-il, son sourire s’élargissant. Mais… tu es déjà trempée, alors, un peu de dignité ne ferait pas de mal. »
© Copyright 2023 Léa Trys. Tous droits réservés.
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